Macron sacrifie les blouses blanches avec sa réforme des retraites !

Le premier ministre a présenté les arbitrages gouvernementaux sur la réforme des retraites : la fin des régimes spéciaux, un allongement de la durée de travail à 64 ans et un système unique par points : c’est un message sans ambiguïté du gouvernement sur ses intentions.
Les annonces d’Edouard Philippe sont perçues comme un nouveau mépris par les personnels de la santé et de l’action sociale, du public comme du privé, qui expriment leur souffrance, le manque de reconnaissance professionnelle, salariale et humaine.
Le principe de la « catégorie active » qui reconnait la pénibilité de nos métiers meurt dans le projet de réforme du Premier ministre :

  • Les aides soignants vont devoir travailler 7 ans de plus pour prétendre à une retraite à taux plein, alors que près de 40% de ces professionnels sont en invalidité bien avant 55 ans.
  • Les infirmiers devront travailler jusqu’à 64 ans quel que fut leur choix lors du droit d’option de 2010. Seuls bénéficieraient de la possibilité d’un départ anticipé de quelques mois les professionnels qui travaillent de nuit. Mais ce qui se cache derrière cette annonce, c’est un allongement de la carrière avant ouverture de leur droit à retraite à taux plein, comme pour tous les salariés.

Et aucune annonce de revalorisation salariale, alors que pour exemple, les infirmiers perçoivent les rémunérations les plus basses de l’OCDE…

Pour compenser la suppression de la reconnaissance de la pénibilité, le gouvernement annonce la mise en place du Compte Professionnel de Prévention (C2P), mécanisme déjà en vigueur dans le privé. Ce dispositif individuel et non lié à l’exercice d’une profession ne permet qu’un départ anticipé de 2 ans selon certaines conditions très restrictives. De plus, le départ anticipé n’efface pas les conséquences de la décote prévue avant l’âge pivot ou âge d’équilibre (64 voir 65 ans !).
En clair, certains pourront partir 2 ans plus tôt mais avec au minimum une décote de 10%….

Au vu des critères, très peu de personnels remplissent les conditions pour ouvrir et créditer leur C2P dans les hôpitaux car des facteurs de pénibilité comme le port de charges et la charge mentale ne sont pas pris en compte !

Comment imaginer que ces personnels vont pouvoir travailler jusqu’à 64 ans ? Ils sont épuisés, usés et changent radicalement d’orientation professionnelle au bout de 6 ou 7 ans.
Le premier ministre ose affirmer que les femmes seraient les grandes gagnantes de cette réforme. De qui se moque t’on ?

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