La Pharmacie est victime à son tour, comme de nombreux services de notre établissement, d’un audit externe réalisé par le cabinet ADOPAL. Ces spécialistes, commandités par notre direction, produisent des solutions qui renflouent le tiroir caisse en détruisant nos emplois, le sens et la qualité de notre travail.
Une mascarade de concertation
La concertation et le diagnostic partagé sont des concepts fétiches des cabinets d’audit et de nos dirigeants. Pourtant derrière cet habillage publicitaire la réalité se résume à écarter toute parole critique, à « oublier» de transmettre des documents de travail aux représentants du personnel, à ignorer les projets alternatifs ou les propositions des agents. La CGT défend la construction d’un projet de service pour la pharmacie intégrant pleinement les propositions des personnels non médicaux qui y travaillent.
Augmentation des cadences, dégradation des conditions de travail
L’audit préconise de procéder à d’avantage de glissements de tâche entre pharmaciens et personnels non médicaux. Magasiniers et préparateurs vont donc voir leur charge de travail augmenter sans effectifs supplémentaires. Alors que le secteur distribution souffre de ne pas disposer d’une présence pharmaceutique satisfaisante et que le poste d’interne de la Pharmacie de Chastaingt a été supprimé, la CGT souhaite une évaluation des besoins en personnels médicaux et non médicaux basée sur les besoins exprimés par les agents.
La polyvalence source d’insécurité
La Pharmacie assure un éventail large et diversifié d’activités, mobilisant chacune des savoir-faire techniques et des connaissances spécifiques. Un Préparateur en Pharmacie assurant la préparation des produits cytotoxiques supporte une pression psychologique importante, et doit maitriser des gestes techniques complexes. Ces exigences interdisent un remplacement ponctuel par un collègue peu expérimenté dans ce domaine. La direction voudrait pourtant nous imposer la polyvalence à marche forcée au risque de mettre les agents en difficulté, et de dégrader la qualité et la sécurité du circuit du médicament.
Face à ces orientations néfastes, la CGT défend une gestion des effectifs sectorisés qui reconnaît les compétences et connaissances spécifiques développées par les agents dans les différents secteurs de la Pharmacie. La CGT associe cet approche à l’exigence d’une mobilité facilitée dès lors que celle-ci est souhaitée par l’agent en concertation avec son encadrement.
L’emploi sacrifié pour financer l’investissement
L’audit préconise également l’automatisation de certaines tâches et des investissements matériels qui seraient financés par « l’économie » de 3 à 4 ETP de Préparateurs en Pharmacie et de 12 ETP d’infirmières. Une fois de plus l’emploi est sacrifié pour augmenter la rentabilité. Pour la CGT c’est inacceptable, nous revendiquons le choix de l’investissement humain.
Pour développer une activité de qualité au service des usagers, la Pharmacie a urgemment besoin de personnels formés à la pratique hospitalière. Pour ce faire la CGT demande le financement de 2 départs en formation hospitalière chaque année pendant au moins 4 ans. La CGT exige également l’ouverture, dans les plus brefs délais, de concours sur titre de Préparateur en Pharmacie Hospitalière, ainsi que le maintien de l’ensemble des emplois contractuels.
Chastaingt : Sécurité et qualité du circuit du médicament menacé
Enfin, l’audit recommande de supprimer l’antenne pharmaceutique de Chastaingt. La préparation des médicaments pour les usagers de l’EHPAD pourrait être privatisée au bénéfice des pharmaciens officinaux ou recentralisée sur Dupuytren. La suppression de ce service de proximité va entrainer d’importantes difficultés d’organisation pour le personnel soignant de gérontologie qui souffre déjà d’un sous effectif chronique. De même, la privatisation (en complexifiant le circuit du médicament) ou la recentralisation (en dégradant les conditions de travail des préparateurs) va mettre en péril la qualité et la sécurité du circuit du médicament.
La CGT revendique le maintien de l’antenne pharmaceutique de Chastaingt.
Défendons notre travail, défendons le service public
Notre travail n’est pas une simple répétition de gestes, nous y mettons au quotidien notre savoir- faire et notre engagement pour assurer aux usagers un service public de qualité. Notre travail donne un visage humain à l’hôpital, rassure face à l’angoisse de la maladie, soulage contre la souffrance. Notre travail a du sens s’il répond aux besoins de la population de manière digne et égalitaire. Nous ne nous laisserons pas écraser par la loi de la rentabilité et de l’argent ! Résistons pour notre service public !