Depuis près de 20 ans, les gouvernements se succèdent avec des plans pour trouver une solution à la désertification, qui s’avèrent être tous un échec. En effet, si le nombre total de médecins n’a jamais été aussi important, le nombre de médecins généralistes continue inexorablement de diminuer et leur répartition sur le territoire est de plus en plus inégale. À cela s’ajoute la fermeture des hôpitaux de proximité qui aggrave la situation. On peut s’interroger sur les raisons de cet échec.
La CGT, pour sa part, juge qu’il existe un refus de considérer que la santé doit relever d’une mission de service public et être prise en compte en tant que telle par l’État. À cela s’ajoute le fait que le système de la médecine libérale, avec la liberté d’installation et la rémunération à l’acte, est arrivé en bout de course et ne permet de répondre ni aux besoins de la population, ni aux aspirations des jeunes médecins. En effet, ces derniers privilégient le salariat et les activités mixtes.
Depuis des années, la CGT avance des propositions simples qui s’appuient sur un principe essentiel : l’égalité de traitement de la population, quel que soit son lieu de résidence sur le territoire. Seul le service public est capable de répondre à cet impératif qui est un droit constitutionnel.
Nous proposons ainsi de développer un réseau de centres de santé rattachés aux hôpitaux de proximité avec des médecins et des personnels salariés. Cette solution permet de répondre à deux objectifs : une juste répartition des ressources humaines sur le territoire et la fin des dépassements d’honoraires avec la généralisation du tiers payant intégral.
Pour cela, il faut arrêter de fermer les hôpitaux de proximité et médicaliser les EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) dans lesquels pourraient s’établir un certain nombre de centres de santé en capacité de proposer des consultations avancées dans les zones de plus faible densité de population. Par ailleurs, ces structures auraient la mission d’assurer la permanence des soins, ce qui éviterait un recours par défaut aux urgences par les patients qui ne trouvent pas d’autre solution.
Le ministère de la Santé doit prendre conscience que la majorité de la population considère que la santé doit relever du service public.
Les propositions de la CGT répondent à cette attente ainsi qu’à celles d’une majorité de professionnels de santé. Il est temps d’ouvrir un véritable débat sur ces questions avec l’ensemble de la population.
La CGT est prête à apporter sa pierre pour une véritable rénovation de notre système de santé qui doit s’appuyer sur deux piliers : le service public et une sécurité sociale reposant sur ses trois principes d’universalité, d’uniformité et d’unicité.
Montreuil, le 13 octobre 2017